8 octobre : Assemblée générale | 22 et 23 octobre : Tournoi FIDE à Enghien

[N3] Ronde 2 – Si le Chef avait été là…

Samedi 13 novembre 2010. 13 h 15. Une rue paisible d’une coquette cité valdoisienne. La Pandamobile déboule en trombe. À son bord, Laurent fait un geste et invite Antoine à prendre place dans le bolide.

« Bonjour Monsieur.

-         Tu as 5 minutes de retard ! Vite, vite, on va être en retard pour aller chercher le Chef !!

-         Antoine, il faut que je te dise quelque chose… »

13 h 30. Enghien-les-Bains, rue Talma. Dans la douceur automnale, Géraldine, Alain, Baroudi, Joël et Olivier scrutent patiemment l’horizon.

« Tiens, je la vois ! Voilà la Pandamobile ! Enfin ! On va voir le Chef ! »

Laurent descend de son véhicule et salue les membres de l’équipe. Géraldine s’interroge :

« Mais ou est-le Chef ? Et pourquoi Antoine pleure-t-il dans la voiture ?

-         Les enfants, répond Laurent, il va falloir que vous soyez forts. Le Chef est un peu malade et ne jouera pas parmi nous. Je ferai de mon mieux pour le remplacer aujourd’hui. Allons, en route ! »

Dans un déluge lacrymal, les Enghiennois se répartissent dans la Pandamobile, la Gangstermobile et la Turbojoël. Direction Écouen, à quelques kilomètres de là.

Laurent sort alors un objet non identifié qu’il installe sur son pare-brise.

« Qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que c’est, qu’est ce que c’eeeeeest ? demande Antoine

-         Ça c’est un GPS.

-         Ça sert à quoiiiii ?

-         C’est pour indiquer le chemin.

-         Ah mais d’habitude on en a pas besoin. Parce que d’habitude on a le Chef. Et que le Chef il connaît tous les chemins.

-         Oui mais aujourd’hui on va utiliser le GPS.

-         Eh ben je le dirai au Chef ! »

Arrivés à Écouen, les joueurs se perdent dans la grande rue, incapable de trouver le bon numéro.

« Ça ne serait pas arrivé si le Chef était là !

-         Oui bon ça suffit maintenant Môssieu Antoine. »

Une demi-heure après ils arrivent enfin dans la salle de jeu. Ils sont rejoints pas Manu, souriant comme d’habitude.

« Pour une fois je ne suis pas en retard ! Le Chef sera content. Mais où est-il ?

-         Écoute, Manu, il va falloir que tu sois fort… »

Le capitaine d’Écouen vient alors à la rencontre des Enghiennois et les accueille cordialement.

« Bonjour, bienvenue à Écouen… tiens pourquoi votre coéquipier sanglote-t-il ? Où est votre capitaine, celui que vous appelez le Chef, pour que nous puissions échanger les feuilles de compos d’équipes ?

-         Écoutez, dit Laurent, il faut qu’on vous dise quelque chose… »

Le capitaine écouennais se retire alors dans un long conciliabule avec ses troupes, puis revient donner sa décision :

« Bon, on a bien réfléchi, on accepte de jouer quand même. Mais que cela ne se reproduise plus ! »

Les belligérants s’installent alors devant leurs échiquiers respectifs. Si Joël et Olivier gagnent rapidement des parties très propres, un premier incident survient dans la partie de Géraldine. Manquant encore d’expérience, l’Enghiennoise a joué un coup illégal. Son adversaire cherche alors un joueur sachant rajouter deux minutes sur une pendule Fischer en respectant le nombre de coups joués et l’incrément. Personne ne pouvant l’aider, l’incident dure un peu.

« Ça, ça ne serait pas arrivé si le Chef avait été là ! Lui il sait régler les pendules Fischer ! »

Les parties reprennent alors dans un silence recueilli… bientôt rompu par une assourdissante musique émanant d’une salle située un étage en dessous. Un Enghiennois qu’il est inutile de nommer s’exclame alors :

« Ça, ça ne serait pas arrivé si le Chef avait été là ! »

L’Enghiennois en question va alors voir Laurent.

« Môssieur Laurent, mon adversaire il fait rien que jouer des bons coups, et j’arrive pas à gagner ma partie, dis, dis, est-ce que je peux proposer nulle ?

-         Attends, il faut que je réfléchisse à la situation du match.

-         Quoi ? Réfléchir ? Ça ne serait pas arrivé si le Chef avait été là ! Lui il sait, il n’a pas besoin de réfléchir. Puisque c’est comme ça, je vais proposer nulle, na ! »

L’Enghiennois qu’il est inutile de nommer propose donc nulle, acceptée par son adversaire. Baroudi, voyant que son équipe mène 2-1, décide de proposer également le partage du point.

« Haaaaaaaan c’est pas bien ! s’exclame l’inutilement nommable Enghiennois. Baroudi il a proposé nulle sans aller demander à son capitaine ! C’est pas bien ! Ça ne serait pas arrivé si le Chef avait été là ! Lui au moins il sait se faire respecter ! »

Laurent murmure « sale gosse… » puis propose nulle à son tour, dans une position sans perspective. Le sort du match est entre les mains d’Alain et Manu. Ce dernier a une position extrêmement avantageuse (dame contre tour). Laurent va donc voir Alain et lui dit :

« Ce serait bien que tu fasses nulle, pour le match.

-         Bouh c’est moisi comme décision, s’élève une voix enghiennoise. Si le Chef avait été là…

-         Alors, alors ? demande l’adversaire d’Alain, visiblement très intéressé par la nulle au vu de sa position.

-         Eh bien je vais continuer, décide Alain.

-         Haaaaaaaan c’est pas bien ! Il a désobéi au capitaine ! Ça ne serait pas arrivé si le Chef avait été là ! »

Finalement Alain gagne tranquillement en manoeuvrant ses pièces, juste après que la partie entre les deux anciens champions du Val d’Oise se fut terminée par la victoire de Manu.

L’Enghiennois dont le nom sera pudiquement tu téléphone alors au Chef :

« Chef, bonsoir Chef, j’espère que vous allez bien Chef, eh ben nous on a gagné 4-1, mais les autres ils ont fait rien que désobéir au capitaine, et sans vous Chef on est complètement perdus Chef on sait pas qui faire Chef, heureusement que vous serez là demain parmi nous Chef qu’est-ce que vous êtes forts Chef !! »

Vous aussi vous trouvez ce compte rendu scandaleux ? Qui a bien pu rédiger pareille sottise ? Ça ne serait pas arrivé si le Chef avait été là !!

Un commentaire.

  1. Bravo pour toutes ces victoires !!


    Rémi

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